Les membres de RamDam s’approprient la méthode des 6 chapeaux de Bono (une couleur = un point de vue) pour répondre ensemble à une problématique traversée par l’un d’entre eux.
# 1er épisode : Nicolas, programmateur d’un festival de musique jeune public se questionne sur la valorisation de son travail d’accompagnement.
LES FAITS :
Nicolas mène plusieurs activités pour différentes structures, parmi lesquelles l’organisation d’un Festival de musiques jeunesse qui a pour objectif d’accompagner la création des artistes régionaux au-delà de leur diffusion. Il accompagne bénévolement certaines équipes programmées : trouver un lieu de résidence, rédiger un dossier de subvention, etc. Nicolas s’interroge sur cette fonction du festival : comment la définir, et valoriser ce temps de travail alors que le festival n’a pas encore d’équipe permanente ?
Il tient à ne pas laisser tomber les artistes, à poursuivre ses activités et l’organisation du festival, ce qui l’amène à… quelques insomnies. Que faire ?
ÉMOTIONS :
Nicolas travaille gratuitement pour des professionnels à qui il trouve du travail rémunéré! Aujourd’hui il est dépassé par la passion qu’il met dans son métier. Ce n’est pas à lui seul d’assumer cette fonction du festival, mais à toute son équipe !
OBSTACLES :
Le nerf de la guerre, c’est l’argent. Le festival fait un travail de bureau de production… Si une personne venait seconder Nicolas sur cette partie, il faudrait la rémunérer. Il ne faut pas sous estimer le temps passé par l’équipe à cette partie du projet.
CRÉATIVITÉ :
Le modèle économique et juridique de la structure doit être repensé pour donner à l’équipe les moyens de tenir dans la durée. Faire un pas de côté pour définir précisément les objectifs et compétences nécessaires à ce projet d’accompagnement, aller voir comment cela se passe du côté des bureaux de production. Définir le discours sur l’identité du festival : décrire son histoire avec l’équipe bénévole et salariée, son activité sur l’année au-delà de la seule temporalité du festival.
ORGANISATION :
Distinguer 2 pôles complémentaires et distincts au festival : la diffusion et l’accompagnement. La recherche de subventions, de dates, le montage budgétaire relèvent du métier de producteur qui nécessite l’obtention de la licence 2 d’entrepreneur du spectacle.
Les aides à la création/diffusion : ADAMI, SPEDIDAM, CNM, le crédit d’impôt (30% des dépenses de création / diffusion et frais de structure), les Collectivités, DRAC. Solliciter des coproductions pour contribuer à l’économie du projet. Si le festival se positionne en co-producteur, certaines aides peuvent également être sollicitées (crédit d’impôt par exemple) et tous les financements doivent faire l’objet d’une convention.
Les aides à l’emploi : FONPEPS Faire une estimation du temps passé sur la production et du temps passé sur le festival, penser au temps partiel ou à une mutualisation de poste avec d’autres structures !
Les autres aides : Faire appel au DLA (dispositif local d’accompagnement), au mécénat de compétences, ou aux agences régionales des professionnels du spectacle qui peuvent accompagner la démarche.
OPTIMISME :
Nombreux sont les festivals qui sont passés par là et portent les deux casquettes, comme par exemple le festival Détours de Babel avec le Centre international des cultures nomades. Nicolas n’est pas allé trop vite, c’est juste un changement d’échelle !
Plus il fera grossir son projet, plus il aura de retombées financières !