Cette création poétique traite de la liberté à disposer de soi-même, par une libre adaptation de l’histoire d’un enfant et d’un chat, My very own special particular and personal cat, de Sandol Stoddard et Remy Charlip édité en 1963 aux USA (Houghton Mifflin).
Le chat possède une très grande faculté à disposer de lui-même. Les auteurs utilisent ce trait psychologique pour construire un texte en trois parties :
- l’enfant tyrannique
- le chat épris de liberté
- l’enfant devenu respectueux (de lui-même, de l’autre)
Le texte original en anglais est rythmique, un peu swing, un peu jazz. La voix samplée d’un jazzman de Chicago utilise la langue tant comme véhicule de sens que pour sa dimension musicale : ruptures stylistiques, syntaxiques, de langues, de voix, des procédés d’écriture) en feront une véritable poésie-performance.
Les saxophones dialoguent avec les guitares, voix et machines dans un dispositif spatialisé proposant une immersion au coeur d’un organisme multiple, où la musique guidera en direct les variations scéniques, comme une « cascade de possibles ». Le jeune spectateur est ainsi pris autant dans une trame contée que dans une expérience sensorielle. Il s’agira de faire des aller-retour entre « l’histoire » et ses modes d’expression (textuel, vocal, musical, sonore, gestuel, interactions avec le public, etc.). Le tout se comprend comme une œuvre à la lisière du théâtre musical, qui fait référence aux musiques expérimentales, et trouve son autonomie dans un maillage des modes de production du son (son direct, enregistrements, guitares électriques, saxophones en acoustique, diffusion multicanal…).